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OU LA CÉLÉBRATION CULTURELLE DU BOUT DU MONDE
Tapati o te Rapa Nui, également appelé la Tapati, signifie littéralement “la semaine de l’Ile de Pâques”. La ferveur et la passion engendrées par cette fête singulière ont ajouté au fil du temps, 7 jours de plus à la semaine initiale.
La Tapati est la célébration du folklore Rapa Nui.
Chaque année depuis les années 70, l’Ile de Pâques vit au rythme de 15 jours de festivités autochtones hautes en couleurs.
Au programme de cette manifestation de portée internationale, un affrontement entre deux alliances, représentant les querelles des anciennes castes qui jadis ont dirigé l’ile.
A l’issu de la compétition, naitra la reine de l’Ile de Pâques, élue pour un an, jusqu’à la Tapati de l’année suivante.
Mais avant, il faudra lutter pour le sacre: peintures corporelles; concours de tatouages, de gastronomie, de chants et de danses traditionnelles; épreuves physiques et sportives ou encore créations artisanales permettront de départager les deux adversaires.
Les deux alliances se constituent souvent de deux grandes familles appuyées par les amis et les visiteurs qui eux aussi ont la possibilité de participer à cet évènement intéractif.
“Cet hommage des traditions ancestrales du peuple Rapa Nui” permet aux deux rivaux d’accumuler des points. L’équipe gagnante sera évidemment celle qui en possèdera le plus grand nombre.
L’avant dernier jour est dédié au traditionnel carnaval où tous les participants et le public fraternisent dans une explosion de joie et d’alégresse.
Les festivités s’achèvent avec le couronnement de la Reine choisie par l’alliance gagnante. Un feu d’artifices clôture la cérémonie.
Retrouver le programme du Festival Tapati 2017 qui se tiendra du 27 janvier au 12 février sur le site officiel de la municipalité de la ville d’Hanga Roa.
Suivez le Festival Tapati en direct à travers les photos et les vidéos du Facebook officiel du festival.
Voici un petit tour d’horizon des épreuves du Festival Tapati.
Alors que certaines disciplines ancestrales sont immémoriales, d’autres ont été introduites récemment. Le concept étant de renouer avec d’anciens rites, célébrés lors de l’élection du nouveau clan dirigeant.
C’est le cas du Triathlon Rapa Nui. Il s’inspire librement de la cérémonie Tangata Manu – Homme-oiseau – née probablement au XVIIIe siècle.
Le Tau’a Rapa Nui – Triathlon Pascuan se tient sur l’un des plus beaux sites de l’Ile de Pâques: le volcan Rano Raraku.
La première étape de cette épreuve s’appelle le VAKA AMA.
Chaque alliance possède une équipe d’une douzaine de participants qui devront traverser les 350m de diamètre de la lagune reposant au fond du cratère du volcan Rano Raraku.
A cette occasion, les athlètes sont tenus de construire eux-mêmes des barques mono place en totora – jonc.
La fragilité des embarcations est évidente, ne pouvant résister qu’à la stature d’un seul homme de moins de 100kg.
Après être venu à bout de cette première étape, vient l’heure de l’AKA VENGA.
Une fois débarqué de son canoë de fortune, l’athlète jette sur ses épaules deux régimes de bananes d’un poid total de 20kg. Avec cette charge insolite, les concurrents devront effectuer en courant le kilomètre et demi entourant la lagune du cratère.
Une fois débarrassé des bananes, la course se poursuit un demi tour de plus sur le sentier supérieur du volcan Rano Raraku.
Le Tau’a Rapa Nui – Triathlon Pascuan se termine par la NATACIÓN CON PORA.
Il s’agit de traverser à nouveau la lagune du cratère Rano Raraku, cette fois-ci à la nage, allongé sur la pora, une sorte de planche de surf en jonc – le totora.
Autrefois réservée aux hommes, l’épreuve s’est démocratisée et d’autres catégories se sont désormais ouvertes: “femmes”, “enfants”, “adolescents”, “vétérans”, “seniors”…
Cette épreuve phare du festival de la Tapati est aussi la plus audacieuse et la plus dangereuse.
Le sommet du cerro Maunga Pu’i, que l’on aperçoit en chemin pour la magnifique plage d’Anakena, est le théâtre de ce championnat extrême et unique au monde.
Les candidats sont vêtus d’un simple triangle d’étoffe recouvrant le bas-ventre, appelé hami et sont parés de peintures corporelles – takona. Chaque dessin représente l’histoire personnelle de chaque individu.
Les athlètes robustes doivent dévaler la colline à une vittesse atteignant parfois 80km/h, couchés sur une longue luge, constituée de deux troncs de bananiers joints.
Le gagnant de ce défi fou est celui qui parvient à parcourir le plus rapidement et la plus longue distance de cette piste de 200m et d’une inclinaison de 45°.
De jeunes jokeys montent à cru leurs destriers et s’affrontent dans une chevauchée effrénée sur le site de Vaihu – Ahu Hanga Te’e, à l’occasion de deux courses distintes: 500m et 1000m.
Ce championnat ne permet cependant pas de rapporter de points à l’alliance puisqu’il s’agit d’un challenge individuel.
A bord d’un canoë polynésien de 6 places, les rameurs doivent avaler une distance de 3 à 5 kilomètres suivant la catégorie. L’équipe la plus rapide remporte la course.
Cette compétition aquatique consiste à glisser sur les vagues, n’utilisant que son corps, symbolisant ainsi une tortue se frayant un chemin jusqu’à la plage.
Proche du Haka Honu, cette discipline remplace toutefois le corps par une planche rustique faite en totora – jonc. Il s’agit ni plus ni moins du body board pascuan.
Les compétitions de Haka Honu et de Haka Ngaru se tiennent généralement dans la baie d’Hanga Roa, proche du site d’Otai.
Ce concours de peinture corporelle à base de pigments naturels conserve les techniques ancestrales.
A l’issue de l’épreuve, chaque artiste est tenu de décrire son œuvre lors d’une mise en scène théâtrale. Elle explique l’histoire qui s’y rapporte, faisant souvent référence à celle de la famille de l’artiste ou de l’alliance.
Que ce soit de la chasse sous-marine traditionnelle, de la pêche à l’anguille (pêche au “lasso”), ou de la pêche depuis la rive, le poisson est à l’honneur lors de ces 3 performances.
Compétition nocturne se tenant sur la scène du Hanga Vare Vare, dans le village d’Hanga Roa.
le Riu qui signifie chanson en rapa nui, est un concours de chants.
Sur des mélodies sentimentales, romantiques ou nostalgiques, les paroles des thèmes musicaux abordent souvent la gratitude, l’amour et le respect des ancêtres de l’Ile de Pâques.
La réputation de la danse polynésienne n’est plus à faire.
La scène de Hanga Vare Vare accueille tous les soirs différentes compagnies. Chacune d’elle devra démontrer au jury la complexité de ses chorégraphies, l’élégance de ses danseurs, la beauté de ses costumes, la virtuosité de ses musiciens et l’harmonie de ses mélodies autochtones.
Les choristes de chaque groupe rival devra s’affronter l’un en face de l’autre et successivement.
L’équipe qui démontre son aptitude à exécuter les chants sans se tromper ni jamais les répéter remportera le match.
L’Ile de Pâques fascine le monde entier par ses géants de pierre appelés moais. Il est donc tout naturel que le Festival Tapati consacre une de ses épreuves aux tailleurs de pierres et aux sculpteurs sur bois.
Utilisant les techniques ancestrales transmises de générations en générations, les artistes s’illustrent à la réalisation de répliques d’œuvres autochtones.
Parmis elles on retrouve les moais; les pétroglyphes d’Orongo; les magais – hameçons typiques de l’Ile de Pâques ou encore les mystérieuses tablettes Rongo Rongo – une écriture en hiéroglyphes qui reste à ce jour indéchiffrée.
Le mahute est une plante polynésienne dont l’écorce est traditionnellement utilisée pour l’élaboration de vêtements.
La compétition consiste à transformer la fibre en tissu en tapotant le mahute à l’aide d’un morceau de bois appelé le tingi tingi. Le mahute, posé sur une pierre arrondie appelée le maea pore, doit s’étirer le plus possible pour remporter le premier prix.
Les doigts de fée des compétiteurs doivent démontrer leur habileté à confectionner les plus belles parures, adoptant la facture typique rapa nui et utilisant les matériaux autochtones: le mahute – une plante polynésienne, et des plumes.
Les colliers sont composés de fleurs de tipanie (frangipanier) ou de tiaré (fleur de Tahiti) lorsqu’il s’agit de cadeaux de bienvenue et de pipi – coquillages – pour les adieux ou les départs.
Alors que les uns tentent de remporter le prix de la plus grosse pastèque, du régime de banane le plus lourd, ou du fruit ou du légume le plus beau (canne à sucre, patate douce, ananas, avocat…); d’autres espèrent enchanter les papilles gustatives du jury avec leurs chef-d’œuvres gastronomiques.
Le ceviche pascuan (poisson cru mariné dans le citron), le tunu ahí (poisson cuit sur la pierre chaude), le umu tahu (le curanto traditionnel pascuan: plat cuit dans la terre), le gâteau à la banane ou encore le gâteau de courge; sont les plats autochtones les plus prisés.
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